Hommage à René Cassin

Prix Nobel de la Paix 1968
Un des pères de l’Union fédérale
Le nom de René CASSIN reste étroitement lié à la déclaration universelle des droits de l’Homme dont il fut l’un des principaux rédacteurs. Mais son nom reste avant tout lié à l’Union fédérale qu’il contribua activement à créer.

Le soldat

Le nom de René CASSIN reste étroitement lié à la déclaration universelle des droits de l’Homme dont il fut l’un des principaux rédacteurs. Mais son nom reste avant tout lié à l’Union fédérale qu’il contribua activement à créer.
Dans les moments difficiles, et ils sont nombreux, il se révèle à lui-même en arrêtant la panique de ses camarades pris sous un violent bombardement. Il monte sur la tranchée pour mettre en évidence son pantalon rouge et faire ainsi allonger le tir trop court de l’artillerie française ; il reçoit le soir même l’ordre de prendre le commandement d’un corps franc pour s’emparer des casernes occupées par l’ennemi. Aucune préparation, aucune possibilité d’escalader les murs. René CASSIN et ses hommes, dans le faisceau des projecteurs, sont pris sous le feu d’une mitrailleuse. Grièvement blessé au bras, au flanc et au ventre, sanglant, René CASSIN se traîne jusqu’à son capitaine pour relayer l’ordre de se retirer ! En possession de nombreux faits de guerre, il reçoit la Croix de guerre avec une citation à l’ordre de l’armée et la Médaille militaire, mais la guerre est finie pour lui.

Le professeur de droit

Il est chargé de cours à Aix puis à Marseille où il enseigne le droit maritime. Il professera ensuite à Lille.
René Cassin le soldat
René Cassin

Le combattant militant

Ancien combattant épris de justice, il participe dès 1917 à la création à Aix en Provence, d’une des toutes premières associations de victimes de guerre.
Peu à peu, dès 1917, l’organisation du monde combattant se met en place ; le 11 novembre 1917 marque les prémices de la création de l’Union fédérale qui sera officialisée lors du congrès de Lyon en février 1918.
René CASSIN participe activement à cette consécration. Devenu l’un des dirigeants nationaux les plus écoutés, il participe activement aux côtés de Marcel LEHMANN et Charles VALENTINO, à l’élaboration du texte de loi sur le droit à réparation que le député Georges LUGOL fera adopter le 31 mars 1919.
Membre de l’Office des mutilés en 1919, secrétaire général en 1920 puis président de l’Union fédérale en 1922, il refuse, la même année, le Ministère des pensions que lui propose Edouard HERRIOT.
En 1926, René CASSIN est à la base de la création de la carte du combattant et de l’ONAC.
En 1929, il est vice-président du conseil supérieur des pupilles de la nation. On l’appelle « le père des pupilles de la nation ».
En 1930, il obtient la retraite du combattant ; celle-ci sera alors versée aux intéressés dès l’âge de 50 ans !

Le patriote
René Cassin aux côtés du Général DE GAULLE

Le patriote

À Grenoble, en 1937, il dira que les bombes de Shangaï et de Madrid précèdent celles qui tomberont sur les villes françaises !

En juillet 1939, il pressent qu’Hitler attaquera la Pologne et provoquera la Seconde Guerre mondiale.
1939 : la guerre éclate. C’est la défaite de 1940 ; le 19 juin à Bayonne, il apprend que la veille, un certain Général DE GAULLE a lancé un appel à poursuivre la lutte.
Arrivé à Londres le 29 juin, il se présente au Général DE GAULLE, dont il deviendra le juriste et sera ainsi le principal artisan de l’accord signé le 7 août 1940 avec CHURCHILL.

Il est chargé de cours à Aix puis à Marseille où il enseigne le droit maritime. Il professera ensuite à Lille.

Les droits de l'homme

Dès la fin de la guerre, c’est en tant que représentant de la France dans la commission des droits de l’Homme des Nations unies, que René CASSIN, en collaboration avec Mrs Eleanor ROOSEVELT, établit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Il préside pendant 16 ans l’Ecole Nationale d’Administration qui vient d’être créée.
De 1944 à 1960, René CASSIN est à la tête du Conseil d’État.
Du 18 juin 1960 au 22 février 1971, il sera membre du conseil constitutionnel.
Siégeant à la cour européenne des droits de l’Homme de 1960 à 1968, René CASSIN en sera le premier vice-président, puis président de 1965 à 1968.
Membre de l’Institut depuis 1947, président de l’académie des sciences morales et politiques, docteur honoris causa des universités d’Oxford, de Londres, de Mayence et de Jérusalem, René CASSIN présida également les Amis de l’université de Paris, l’Institut des relations internationales et des recherches diplomatiques et l’institut international d’expression française.

René Cassin

Enfin, le 10 décembre 1968, vingt ans jour pour jour après la déclaration universelle des droits de l’homme, consécration d’une longue carrière, le prix Nobel de la Paix est attribué à René CASSIN.
Un an après avoir reçu le prix Nobel de la Paix, il inaugurait l’Institut international des droits de l’homme à Strasbourg.

René CASSIN s’est éteint en 1976 à 89 ans. Ses obsèques ont eu lieu devant l’Hôtel de l’Ordre de la Libération, aux Invalides à Paris. Le 5 octobre 1987, jour du centième anniversaire de sa naissance, les cendres de René CASSIN ont été transférées au Panthéon où il repose désormais aux côtés de Félix EBOUE, de Jean MOULIN et de Simone WEIL qui les a rejoints par la suite. René CASSIN était Grand-Croix de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Médaillé militaire, Croix de guerre 1914-1918, Médaillé de la Résistance, Commandeur des Palmes académiques.

Les ouvrages de René Cassin

La pensée et l'action

1972, éd. F. Lalou

Les hommes partis de rien

1977, éd. Plon